Les progrès techniques permettent aujourd’hui de produire des tissus humains. Ce progrès, comme tout progrès technique modifiant fondamentalement notre rapport au vivant, doit être analysé à travers le prisme de la réflexion éthique.

Dans le film d’anticipation des années 2005 « the island » réalisé par Mickael Bay, tout humain possède un clone qui lui sert de réserve d’organe au cas où… Les possibilités techniques approchent de plus en plus la réalité de l’anticipation…

Il est important de se souvenir que la genèse de la structuration de l’éthique comme discipline fondamentale de la recherche et du soin trouve ses bases dans le procès des médecins de Nuremberg. Si un certain nombre de valeurs éthiques et de garde-fou comme la notion de consentement y trouve ses racines, ces lois de bioéthique se construisent sur le fait que l’Homme s’est fait peur à cette période quant à ses capacités techniques et sur les risques qui pouvaient en découler en dehors de règles préétablies.

Les bio-imprimantes posent ainsi le problème de la reproductibilité du vivant. En cela, elles posent le problème de sa brevetabilité. Brevetabilité du produit vivant, choix rarement envisagé par les firmes du fait des limites induites dans les travaux ultérieurs mais par contre brevetabilité des techniques permettant la réalisation du produit vivant qui nécessite de réfléchir à l’encadrement que nous, Humains, souhaitons donner, en imaginant les dérives possibles, notamment mercantiles.

Les lois de Bioéthique du 29 juillet 1994 stipulaient que sont « exclus de la brevetabilité le corps humain, ses éléments, ses produits ainsi que la connaissance de la structure totale ou partielle d’un gène humain, en tant que tel. ».

La réalité des dépôts de brevet actuels dans le domaine des biotechnologies interroge la pertinence de la loi actuelle mais doit nous amener à réinventer des barrières nouvelles afin d’accompagner au mieux les possibles comme cela a été le cas en ce qui concerne le végétal avec l’avènement de nouvelles certifications.